Cela fait une trentaine d’années que le SMS (Short message service) sert à échanger des messages écrits sur téléphone mobile. Malgré sa praticité, ce service de télécommunication tend à décliner face à l’essor des messageries en ligne et des réseaux sociaux comme WhatsApp, Messenger ou Telegram.
SMS : une révolution de la télécommunication d’il y a 30 ans
Bien que toujours d’actualité, le SMS qu’on composait auparavant sur les « dumbphones » représente aujourd’hui une espèce numérique rarissime. Cela transparait à travers la vente aux enchères du premier message écrit de l’histoire envoyé par l’opérateur Vodafone en 1992. Sous forme de NFT (biens numériques certifiés et uniques), celui-ci fut mis à prix dans la maison Aguttes en décembre 2021 en France.
À l’époque, ce SMS composé de 15 caractères disant « Merry Christmas » ou joyeux Noël avait révolutionné l’univers de la télécommunication pour sa praticité et son utilisation simple. De plus, il s’agit d’une technologie venant d’Europe comme le précise Marc-Antoine Dupuis, fils de l’ingénieur français Philippe Dupuis et co-inventeur de la norme GSM et du réseau mobile 2G.
Message écrit : en déclin malgré une modernisation
Au début, l’envoi de SMS se limitait à 160 caractères. Cette restriction obligeait les usagers à créer un langage orthographique à tendance cryptique. De nos jours, les limites sont levées avec la possibilité d’échanger des messages écrits en illimité, la personnalisation avec des smileys (ancêtres des émojis actuels) et associés à des contenus multimédias (photos et vidéos) à la manière d’un MMS.
En plus d’être sommaire, un SMS coutait cher à l’époque : 1 franc par message. Cela équivaut à 15 centimes d’euros pour chaque tweet comme l’indique Jean-Michel Huet, spécialiste des télécoms au sein du cabinet BearingPoint.
Malgré ce cout, on s’arrachait les SMS pour se souhaiter des vœux de bonne année jusqu’au début des années 2000. Par la suite, son utilisation n’a cessé de régresser avec les années.
L’essor de la messagerie en ligne en cause
La raison pour laquelle le SMS a autant perdu en popularité, c’est l’émergence et l’essor des réseaux sociaux, à savoir Facebook de Zuckerberg, Instagram et Snapchat. Mais surtout, on doit cela à la croissance fulgurante des messageries en ligne telles que l’application mobile ou desktop Facebook Messenger et WhatsApp de Meta, iMessage (iOS), WeChat en Chine, Line au Japon, Kakao Talk en Corée du Sud, Viber ou encore Telegram.
Par rapport au SMS, ces services ont séduit pour l’absence de « roaming » ou frais d’itinérance vu qu’ils usent d’internet. Chez les utilisateurs de 16 à 24 ans, l’utilisation de messagerie instantanée a augmenté de 53,73% en à peine un an. Or les conversations sur SMS ont baissé de 29% (étude de l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques publiée en 2021).
Le texto : un déclin non généralisé !
En dépit de sa sombre situation, le SMS subsiste tout de même dans certains pays du monde. Au Nigéria par exemple, environ 10 milliards de SMS ont été échangés en 2021. Cela renvoie à une hausse de 15 % par rapport à 2020 comme le stipule le rapport de la Commission nigériane des communications.
Il faut dire que la plupart des habitants possèdent un téléphone portable, mais que seulement 44% de ces utilisateurs disposaient d’une connexion internet en 2021. De plus, le coût pour envoyer un message SMS y demeure tout aussi abordable qu’une connexion internet : 4 nairas ou 0,008 euro par message texte contre environ 1 euro pour 2GB. C’est un coût qui reste raisonnable en matière de télécommunication dans un pays où 1 Nigérien sur 2 vit avec environ 2 dollars par jour.
La praticité : ce qui a permis aux textos de rester à flots
Même s’il offre moins de fonctionnalités, le bon vieux SMS demeure un outil indispensable dans différents domaines. Il aide à la vérification d’identité ou de sécurité. Il permet la confirmation d’accès à un compte en banque, de la réception d’un colis ou des résultats d’un test Covid.
Marc Dupuis appuie qu’envoyer des SMS reste un des meilleurs canaux pour alerter et informer la population de divers dangers (catastrophes naturelles, risques industriels, dangers sanitaires et terroristes).
D’une importante praticité et valeur marchande, Juniper Research ajoute qu’il représente un précieux support publicitaire et transactionnel (SMS marketing). C’est sans compter l’envoi de SMS surfacturés ou associés à des paiements dans le cadre de jeux télévisés ou d’appels aux dons dans les pays émergents comme ceux d’Afrique.
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Avec ETX Daily Up