Après les accusations d’arnaques , c’est au tour de la « désinfluence » de bousculer l’activité des influenceurs. De quoi s’agit-il ? C’est un phénomène TikTok par lequel des créateurs de contenus poussent les consommateurs à remettre en doute leurs recommandations d’achats en ligne.
Désinfluence : un mouvement contre la surconsommation ?
La désinfluence sonnerait-elle la fin des influenceurs sur TikTok et de leurs recommandations d’achat en ligne ? Depuis le début de l’année 2023, son hashtag #deinfluencing aurait comptabilisé 115 millions de vues sur la plateforme chinoise, et plus particulièrement auprès des communautés « Beauté et lifestyle ». Cela montre clairement que les tiktokeurs commencent à se désintéresser en masse des contenus publiés par les influenceurs. C’est surtout le cas de la génération Z.
Les désinfluenceurs, à l’origine de cette nouvelle tendance TikTok, clament alors le libre arbitre et condamnent les influenceurs à systématiquement pousser leurs followers à la surconsommation. Cela dit, tous ne parlent pas de réduction de consommation. Il y en a qui recommande plutôt des produits apportant une solution aux préoccupations principales des internautes, à savoir l’inflation, l’écologie et la durabilité. Subterfuge pour gagner en crédibilité et promouvoir une forme d’influence sous couvert de « désinfluence » ? À voir.
Un phénomène TikTok pour mettre un frein à la surconsommation
Clairement, les dernières frasques de certains influenceurs ont catapulté le mouvement « désinfluence » sur le devant de la scène. Ce nouveau phénomène TikTok critique les publicités mensongères de certains de ces créateurs de contenus. On dénote par exemple le « MascaraGate » de l’influenceuse Mikayla Nogueira, accusée d’avoir porté de faux cils pour promouvoir l’efficacité d’un mascara rehausseur de cils de L’Oréal.
Selon Kahlea Nicole Wade, un coach de collaboration de marque et créatrice de contenus, ce mouvement naissant représente un moyen pour la jeune génération de reprendre le contrôle sur leurs achats. Cela permet aussi à certains de lutter contre leurs habitudes compulsives. Dans une vidéo, une TikTokeuse du nom de MichelleKildelsky témoigne qu’elle avait la fâcheuse manie d’acheter tous les produits inutiles des influenceurs qu’elle suivait : soins beauté, AirPods Max d’Apple, une ribambelle de parfums, etc.
Recommandations d’achats en ligne : un pouvoir menacé ?
Jusqu’à présent, les influenceurs avaient facilité à aiguillonner les décisions d’achats en ligne de leurs followers. Une étude de Kantar de 2020 rapportée par Marketing Dive affirme que plus de 25% de la population française avait suivi les recommandations d’un influenceur. Ce pourcentage grimpait à 44% auprès des jeunes de la génération Z.
Cela dit, leur « ascendant » semble dernièrement mis en péril avec la montée en puissance de la désinfluence. Ce mouvement de rébellion éclaire leurs abonnés sur les stratégies du marketing d’influence. Disant non à l’assujettissement et à la surconsommation de produits surmédiatisés. Ceux-ci ne souhaitent plus faire avoir.
Les polémiques autour des créateurs d’influence
Au cours des dernières années, TikTok est devenu l’une des plateformes de médias sociaux les plus populaires, avec une croissance exponentielle du nombre d’utilisateurs actifs et de créateurs de contenu. Cependant, cette popularité a également attiré l’attention sur les polémiques et les critiques qui entourent certains influenceurs sur TikTok.
Des préoccupations ont été soulevées concernant l’authenticité de leur contenu, l’utilisation de pratiques de marketing trompeuses, la promotion de produits dangereux pour la santé ou l’environnement, et la propagation de messages problématiques ou potentiellement dangereux. Ces préoccupations ont conduit à des appels pour une règlementation accrue de l’industrie des influenceurs et une prise de conscience croissante de la responsabilité qui incombe à ceux qui ont une audience importante sur les réseaux sociaux.
Quand les influenceurs se lavent les mains…
Face aux critiques associés à la désinfluence, les influenceurs montent sur leurs grands chevaux. Ils demandent aux tiktokeurs de prendre leur part de responsabilité. La Française Coline, une influenceuse aux 400 000 abonnés sur Instagram affirme dans une de ses vidéos que jamais elle et ses « semblables » n’ont dit aux internautes quoi faire ou ne pas faire. De son point de vue, les abonnés sont responsables de leurs décisions d’achats en ligne. Tout ce que font les influenceurs est de proposer des recommandations de produits, sans plus.
Elle pointe aussi du doigt le manque de responsabilité des parents des adolescents suivant ces créateurs de contenus en ligne. Elle termine en invitant ses confrères à toujours faire preuve de respect, de transparence et d’honnêteté.
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Avec ETX Daily Up