L’interdiction de TikTok en Inde a provoqué un véritable séisme dans le paysage numérique du pays. Si de nombreux créateurs ont tenté de migrer vers d’autres réseaux sociaux, leurs efforts semblent peine perdus. En effet, la notoriété acquise sur la plateforme chinoise s’est révélée difficile à transposer.
Conflit numérique : l’interdiction de TikTok, un épisode de la rivalité indo-chinoise
L’interdiction de TikTok en Inde, en juin 2020, s’inscrit dans un contexte de rivalité croissante entre les deux pays. Les tensions liées à la frontière himalayenne et les préoccupations concernant la sécurité nationale ont poussé le gouvernement indien à prendre des mesures fermes contre les applications chinoises. Accusées de collecter des données personnelles des utilisateurs, ces applications étaient perçues comme une menace pour la souveraineté indienne. Cette décision a eu des répercussions importantes sur le marché des applications mobiles en Inde et a renforcé les tensions entre les deux puissances asiatiques.
Malgré la migration des contenus, les créateurs perdent en notoriété sur d’autres réseaux sociaux
L’interdiction de TikTok en Inde a bouleversé le paysage des réseaux sociaux. De nombreux créateurs de contenu indiens, comme Sahil Kumar, ont été contraints de migrer vers des plateformes américaines telles que YouTube et Instagram. Cette migration forcée a profité considérablement à ces géants du web, qui ont rapidement attiré une immense communauté d’utilisateurs indiens à la recherche d’une alternative à TikTok.
Cependant, cette transition s’est révélée particulièrement difficile pour les créateurs qui avaient réussi à se faire connaître sur TikTok. En effet, bâtir une audience solide sur des plateformes comme Instagram et YouTube demande du temps et des efforts considérables. Sahil Kumar, par exemple, a dû repartir de zéro et constate une baisse significative de l’engagement de ses abonnés sur ces nouvelles plateformes.
Les géants américains inattaquables : Les start-ups font en plus face à la concurrence
L’interdiction de TikTok en Inde, justifiée par des raisons de sécurité nationale, a eu des conséquences économiques importantes pour de nombreux créateurs qui avaient fait du réseau social leur gagne-pain. Sahil Kumar, qui avait même démissionné de son emploi d’ingénieur pour se consacrer à la danse sur la plateforme, s’est retrouvé sans emploi suite à cette décision gouvernementale.
L’interdiction de TikTok a créé un véritable chaos dans le secteur des réseaux sociaux en Inde. De nombreuses start-up locales ont tenté de capitaliser sur ce vide en lançant leurs propres applications de vidéos courtes, mais elles n’ont pas réussi à rivaliser avec les géants américains. YouTube et Instagram ont rapidement adapté leurs plateformes pour répondre à la demande des utilisateurs indiens, en lançant respectivement Shorts et Reels.
Cohabitation forcée : Instagram, YouTube et les applications locales se partagent le marché indien
L’interdiction de TikTok a favorisé l’essor d’Instagram et de YouTube en Inde, ces plateformes comptant respectivement plus de 362 et 462 millions d’utilisateurs. Bien que les applications locales aient réussi à mobiliser une communauté de plus de 250 millions d’utilisateurs, les géants américains dominent toujours le marché des vidéos courtes. Cependant, Viraj Sheth de Monk Entertainment note que les utilisateurs de TikTok ne se sont pas tous adaptés à Instagram, qui met davantage l’accent sur la promotion personnelle.
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Avec ETX/DailyUp