Pourquoi les contenus politiques positifs semblent-ils gagner du terrain sur les réseaux sociaux, notamment Twitter ? Des chercheurs se sont penchés sur cette question et ont découvert que les utilisateurs sont plus enclins à partager des informations positives que négatives dans ce domaine.
Les contenus politiques positifs dominent la scène des réseaux sociaux sur smartphone
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les réseaux sociaux favorisent la diffusion d’informations négatives, une nouvelle étude espagnole vient bouleverser ce préjugé. Publiée par Scientific Reports, elle montre que les utilisateurs partagent davantage de contenus politiques positifs. Twitter, souvent perçu comme un espace où règne l’hostilité, s’avère en réalité être une plateforme où les contenus politiques positifs sont bien plus viraux que les messages critiques. Cela remet en question les perceptions traditionnelles des débats en ligne, notamment en période électorale.
Les chercheurs, spécialisés dans l’analyse des comportements sur les réseaux sociaux, ont étudié quatre campagnes électorales en Espagne, entre 2015 et 2019, pour aboutir à cette conclusion. Ils ont examiné les interactions des utilisateurs sur Twitter, observant comment les messages politiques se propagent à travers les retweets. Ces résultats marquent un tournant dans la compréhension des dynamiques sociales sur les plateformes numériques, qui sont souvent accusées de polariser le débat politique.
Retweets et opinions : comment Twitter façonne les discussions entre utilisateurs ?
Les retweets, qui jouent un rôle essentiel dans la propagation des contenus sur Twitter, ont été scrutés de près par les chercheurs. Ils ont découvert que ce mécanisme de partage était un indicateur d’approbation forte des utilisateurs. Un retweet ne se limite pas à la diffusion d’un simple message, il signifie également que l’utilisateur adhère aux idées véhiculées. L’étude montre que les contenus politiques positifs, porteurs d’affinité avec un parti ou une idéologie, sont largement plus partagés sur les réseaux sociaux que les messages critiques.
Que ce soit pour des partis de gauche comme Podemos ou des mouvements de droite tels que Vox, la tendance reste la même : les utilisateurs préfèrent renforcer l’image positive de leurs partis favoris. Cette conclusion a été tirée après une analyse minutieuse des comportements des utilisateurs. Les chercheurs ont ainsi pu catégoriser les individus selon leurs préférences politiques, en identifiant les comptes qu’ils retweetaient le plus souvent.
Mythe démystifié : les messages négatifs ne sont pas les rois sur les plateformes sociales
Les résultats de cette étude contredisent l’idée selon laquelle les messages négatifs se propagent plus rapidement et plus largement. En réalité, les utilisateurs, même ceux considérés comme les plus radicaux, partagent davantage de contenus politiques positifs, soutenant leur propre camp. Les messages d’hostilité envers les partis adverses, eux, peinent à se diffuser et ne créent pas de chambres d’écho, ces fameux espaces fermés où l’on ne fait qu’entendre des opinions similaires à la sienne.
Le succès des messages d’affinité politique sur Twitter réside en grande partie dans leur capacité à mobiliser les bases électorales de manière constructive. Les utilisateurs les plus influents, c’est-à-dire ceux dont les tweets sont massivement retweetés, préfèrent amplifier des contenus politiques positifs, consolidant ainsi l’image de leur parti. Cette observation nuance grandement la réputation des réseaux sociaux comme foyers de haine et de désinformation, et suggère que cette positivité pourrait jouer un rôle plus important que prévu.
Selon les chercheurs, cette tendance pour la positivité se propagerait même en terrain hostile
Bien que l’étude se concentre principalement sur Twitter, les chercheurs soulignent que ces tendances pourraient également se retrouver sur d’autres plateformes comme Facebook et Instagram. Toutefois, l’environnement souvent hostile de Twitter, avec son rythme effréné de débats politiques, en fait un terrain d’observation privilégié. Sur cette plateforme, les contenus politiques positifs parviennent à se frayer un chemin au milieu des discussions polarisées, avec un taux de diffusion supérieur aux messages négatifs.
Les conclusions de l’étude ne signifient pas pour autant que les messages négatifs sont absents des réseaux sociaux. En réalité, ces derniers continuent de circuler, mais ils ne parviennent pas à obtenir la même viralité que les messages d’affinité. Cela remet en question les stratégies de communication de certains partis politiques qui misent sur l’hostilité pour fédérer leurs partisans.
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Avec ETX/DailyUp
