À son lancement, le réseau social Bluesky a fait trembler l’univers du microblogging avec son modèle ouvert et son adhésion par invitation. Elle s’est présentée comme une alternative à Twitter et l’un de ses principaux concurrents. Aujourd’hui, quelle est sa situation ? Est-elle parvenue à se distinguer ?
Réseau social Bluesky : des échanges plus mesurés et une modération plus transparente
C’est en 2019 que commença l’histoire du réseau social Bluesky. À l’époque, il n’était qu’au stade de projet et s’est présenté comme un concept novateur en tant que plateforme basée sur une architecture décentralisée. Cette approche avait pour objectif de favoriser des interactions plus modérées et des politiques de modération plus transparentes.
Selon Jack Dorsey, cofondateur et directeur général de Twitter d’antan, il est possible de lutter de manière centralisée contre les abus et les désinformations. Cependant, cela a peu de chance de fonctionner, surtout à grande échelle et sur le long terme. Du moins, ce n’est faisable que si tous y mettaient du leur.
C’est de cette problématique qu’a germé le réseau social Bluesky ! Celui-ci représentait une façon de repenser la manière dont les réseaux sociaux abordent la modération et la régulation. Il explore des approches plus décentralisées et collaboratives afin de favoriser un environnement en ligne plus sain.
Quelle est la situation actuelle de ce nouveau venu à comparer à ses concurrents ?
Fondé par le créateur de Twitter, le réseau social Bluesky se trouve actuellement dans une situation loin d’être favorable. Il peine à rattraper ses concurrents et cumule seulement 1,5 million d’utilisateurs.
Cela dit, malgré ses modestes débuts et sa lente progression, la plateforme parvient toutefois à attirer des personnalités de renom, à l’instar de Thierry Breton.
Comparé aux 550 millions d’utilisateurs mensuels de X (ex-Twitter) et aux 100 millions d’inscrits sur Threads, la nouvelle plateforme de micro-blogging de Meta, elle se situe bien en deçà.
Bien que sa croissance demeure lente, un site web baptisé « Twexit » a observé une augmentation des activations de codes d’invitation au cours des deux derniers mois. Celui-ci surveille notamment le déplacement des utilisateurs de Twitter vers Bluesky.
Une plateforme uniquement accessible sur invitation
Concrètement, le tout nouveau réseau social Bluesky a finalement fait son entrée sur le marché des Social Media au début de l’année 2023.
Il se présente sous la forme d’une application accessible uniquement par cooptation, grâce à des codes d’invitation partagés par les utilisateurs actuels. Son interface rappelle fortement celle de Twitter et permet d’apprécier, de reposter et de répondre à un message. Ses messages, limités à 300 caractères, s’organisent du plus récent au plus ancien, parfois agrémentés de liens. Il ne prend pas encore en charge les vidéos.
Il est disponible à la fois en tant qu’application mobile et site web, permettant ainsi aux utilisateurs de lire et de rédiger des messages depuis leur ordinateur ou leur appareil mobile.
Une application mobile fluide et rapide
Conçue pour iOS et Android, l’application mobile du réseau social Bluesky propose une structure bien organisée. Elle offre un accès rapide aux flux, aux fonctions de recherche, aux notifications et aux profils. De manière similaire, la version web offre des capacités équivalentes, mettant en avant ces principales caractéristiques de manière conviviale.
À côté, il a récemment accueilli sa première application tierce pour les utilisateurs d’iOS et d’Android : Graysky. Cette nouvelle application mobile est disponible en précommande sur l’App Store avec une date de lancement prévue pour le 21 octobre 2023. Elle promet d’améliorer l’expérience du réseau social Bluesky en proposant des fonctionnalités supplémentaires telles que la prise en charge des GIF, la traduction en ligne, une vue simplifiée des « likes », une mise en page axée sur les flux, la prise en charge des hashtags et bien d’autres.
Un site communautaire basé sur un modèle ouvert
Pour se démarquer, cette plateforme communautaire adopte un modèle ouvert où il n’y a pas d’autorité unique. Elle offre à chaque utilisateur et développeur la liberté d’interagir avec la plateforme, incluant l’intégration d’applications tierces.
Cette approche innovante de la modération permet de personnaliser sa propre expérience d’utilisation en décidant d’afficher, bloquer ou masquer sous avertissement des contenus violents ou sexuels, identifiés. Cela se fait grâce à un mélange d’algorithmes et de signalements de la communauté.
De plus, le réseau social Bluesky privilégie un modèle économique où la publicité n’est pas prédominante. Il exclut la monétisation des données des utilisateurs. Par contre, il a lancé une première offre payante permettant d’acquérir un nom d’utilisateur lié à une adresse internet.
La parfaite alternative à Twitter malgré tout
Le commissaire européen au marché intérieur se dit préoccupé par la propagation de la désinformation sur la plateforme dirigée par Elon Musk. Il a fait part de ces reproches tout en annonçant son adhésion au réseau social Bluesky.
En s’inscrivant à cette alternative à Twitter, il rejoint de multiples personnalités telles que la représentante démocrate à la Chambre des représentants, Alexandria Ocasio-Cortez, ainsi que le mannequin Chrissy Teigen. C’est sans compter les multiples journalistes et médias réputés, dont le New York Times et le Washington Post, qui y partagent leurs articles.
Cette plateforme de microblogging plait notamment pour son principe similaire à Mastodon, un protocole libre d’échange de messages créé en 2016 par le développeur allemand Eugen Rochko. Mastodon a récemment gagné en popularité, avec plus de 10 000 communautés gérant leurs propres serveurs et leurs propres règles de modération.
Pour d’autres actualités sur les applications sociales, retrouvez-nous sur notre page Mobifun X (ex-Twitter).
Avec ETX Daily Up