L’utilisation d’une application mobile pour identifier les personnes qui ont été en contact avec un malade du Covid-19 doit être basée sur le “volontariat” et “pour une durée limitée”, a souligné mercredi Marie-Laure Denis, la présidente de la Cnil, tout en rappelant qu’il ne s’agit pas d’une solution miracle à la sortie de crise.
“Si un suivi individualisé des personnes est mis en œuvre, il faudrait qu’il soit basé sur le volontariat pour une durée limitée”, a déclaré lors d’une audition au Sénat Marie-Laure Denis, présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Le gouvernement envisage de lancer une application mobile, “StopCovid”, permettant d’identifier ceux qui ont été en contact avec une personne contaminée par le virus. Fondée sur le volontariat, elle s’appuie sur la technologie Bluetooth qui permet à un smartphone d’identifier des appareils à proximité.
Pour mettre en œuvre un tel projet, il sera nécessaire de recueillir le consentement “éclairé” des utilisateurs. Le refus de télécharger l’application ne doit pas exposer à des “conséquences négatives”, comme une réduction des facultés de déplacement, a insisté Mme Denis.
L’utilisation de données personnelles “ne doit pas être une solution de confort, il faut réellement qu’on en ait besoin pour contribuer à juguler la crise”, a-t-elle également prévenu.
Et il faudra cesser d’y avoir recours dès la fin de la crise sanitaire, ce qui signifie de “pouvoir s’assurer de la destruction des données”.
Bien que les nouvelles technologies puissent “contribuer à une sortie sécurisée” du confinement, “il faut se garder de penser qu’une application va tout résoudre”, a averti Mme Denis qui appelle à la “vigilance” contre le “solutionnisme technologique”.
Une telle application pourrait aussi faire “baisser la garde par rapport à la nécessité des gestes barrière, du port des masques”, a prévenu la présidente de la Cnil, tout en rappelant qu’elle ne pourrait pas tenir compte des “cas asymptomatiques”.
Emmanuel Macron a annoncé lundi qu’il souhaitait un débat au Parlement sur les techniques de traçage des données des téléphones pour lutter contre le Covid-19, l’épidémie ne devant pas “mordre” les libertés individuelles. Le projet d’application suscite des réticences jusqu’au sein des députés de La République en marche.
Avec l’AFP/Relaxnews