Les jeunes, souvent dépeints comme des accros aux écrans, sont de plus en plus nombreux à maîtriser leur dépendance aux réseaux sociaux. Toutefois, les mauvaises expériences et les impacts sur leurs études et leur bien-être poussent cette génération à prendre du recul et à modérer leur usage des plateformes numériques.
Les adolescents, sont-ils réellement prisonniers de la dépendance aux réseaux sociaux ?
En opposition à l’image souvent présentée de la jeunesse, celle-ci est en réalité beaucoup plus vigilante quant à la dépendance aux réseaux sociaux que l’on pourrait croire. Une étude menée auprès de vingt adolescents nord-américains révèle une prise de conscience accrue quant à leur dépendance aux réseaux sociaux et une volonté d’agir en conséquence. Les chercheurs ont examiné les résultats selon trois perspectives en fonction de l’âge des participants : les facteurs ayant incité les adolescents à arrêter d’utiliser certaines plateformes et les raisons qui les ont poussés à prendre le contrôle de leur consommation numérique.
L’étude a exploré les “frictions” que les adolescents utilisent pour limiter leur temps d’écran. Les plateformes sociales sont conçues pour être “sans friction”, c’est-à-dire qu’elles cherchent à ne pas perturber les utilisateurs et à capter leur attention en continu. Cependant, les jeunes interrogés ont mis en place des ajustements mineurs, comme la désactivation des notifications ou la restriction du temps d’utilisation, pour gérer leur dépendance aux réseaux sociaux.
Les mauvaises expériences en ligne poussent les ados à se déconnecter
La chercheuse Nikhila Natarajan indique que les adolescents prennent de plus en plus conscience des impacts négatifs de la dépendance aux réseaux sociaux sur leur santé physique et mentale. Cette prise de conscience va de pair avec les initiatives des plateformes pour réguler l’usage des écrans. Les jeunes ont indiqué que des expériences négatives en ligne, telles que le cyberharcèlement ou la comparaison sociale, sont les principales raisons de leur autorégulation. Selon la chercheuse, il ne s’agit pas seulement d’une expérience unique, mais d’un ensemble d’expériences interconnectées en ligne et hors ligne qui poussent les adolescents à réfléchir plus profondément aux effets de la dépendance aux réseaux sociaux et à prendre des mesures pour contrôler leur utilisation.
Les jeunes, acteurs de leur bien-être numérique : l’exemple de Sonya
Loin des clichés, les adolescents ont bien conscience des conséquences de leur addiction aux plateformes sociales sur leur vie de tous les jours. La majorité des adolescents participant à l’étude ont indiqué qu’ils se tournent vers ces plateformes lorsqu’ils s’ennuient ou pour combler le temps. Malgré tout, ils prennent du recul par rapport à leur dépendance aux réseaux sociaux et réfléchissent aux moyens de retrouver un équilibre. Certains adolescents ont même pris les devants en demandant l’aide de leurs parents pour limiter leur temps d’écran. Par exemple, Sonya, une jeune fille de 14 ans, a partagé son expérience : après avoir passé 18 heures sur TikTok, elle a décidé de prendre des mesures pour son bien-être physique et mental. C’est Sonya elle-même qui, avant le début de l’étude, a sollicité l’aide de son père pour mettre en place un mot de passe sur son téléphone.
Les activités extrascolaires et les fonctionnalités des smartphones : des alliés pour un usage modéré
D’autres adolescents sont plus attentifs au temps passé en famille, surtout lorsque les parents demandent de poser les téléphones pendant les repas. Il faut dire que les options intégrées aux appareils eux-mêmes se révèlent également utiles pour les adolescents soucieux de leur bien-être. Les rappels automatiques ou les agendas aident les jeunes à organiser leur temps, notamment en ce qui concerne les devoirs scolaires.
Les activités extrascolaires peuvent également contribuer à réduire l’utilisation du smartphone. Keith, un jeune homme de 16 ans, a mentionné qu’il bloque les notifications de son téléphone pendant ses entraînements pour ne pas être dérangé. De manière inattendue, ces plateformes peuvent aussi inciter au changement. En suivant les conseils des influenceurs bien-être, certains adolescents ont amélioré leur style de vie. Même si les adolescents utilisent déjà les outils disponibles sur leurs smartphones pour gérer leur dépendance aux réseaux sociaux, l’étude souligne qu’il reste encore beaucoup à faire dans l’amélioration de ces outils par les entreprises et les modérateurs.
Réussir ses études tout en étant connecté : le défi relevé par la génération Z
Plus perspicaces que ne le suggèrent les stéréotypes, les adolescents sont déjà conscients de l’impact de la dépendance aux réseaux sociaux sur leur avenir, en particulier sur leurs études. Les chercheurs ont découvert que pour de nombreux participants, y compris les plus jeunes, il s’agit moins des raisons pour lesquelles ils arrêtent d’utiliser les réseaux sociaux que des raisons pour lesquelles ils évitent d’y aller en premier lieu. Ils prennent des mesures pour prévenir la dépendance aux réseaux sociaux avant qu’elle ne devienne problématique.
Chaque adolescent de 14 ans a donné des raisons distinctes pour limiter son utilisation. Les jeunes de 15 ans comprennent bien que s’ils se connectent à leur réseau social préféré, ils risquent de ne pas pouvoir s’en déconnecter à temps pour accomplir d’autres tâches. Les adolescents de 16 ans, quant à eux, se concentrent sur leur préparation à l’université, sachant que les notes de la première année sont cruciales pour les admissions. Leur utilisation des réseaux sociaux change également en fonction des conseils de leurs mentors scolaires.
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Avec ETX/DailyUp