Enfance sans smartphone :  les parents britanniques veulent déconnecter leurs enfants des écrans !

Une jeune enfant en train d’utiliser un smartphone
Le désir croissant des enfants d'avoir un téléphone, souvent dès le plus jeune âge, entre en conflit avec les préoccupations des parents qui souhaitent préserver une enfance sans smartphone. - Photography diego_cervo / Getty Images©

Les écrans, ces nouveaux jouets fascinent réellement nos enfants. Au Royaume-Uni, des parents, à l’image de Daisy Greenwell, tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent les conséquences néfastes des téléphones sur la santé mentale des plus jeunes et plaident pour une enfance sans smartphone.

Une mère britannique appelle à préserver une enfance sans smartphone

Au Royaume-Uni, certains parents, préoccupés par les effets des téléphones sur leurs enfants, ont décidé de prendre les choses en main pour promouvoir une enfance sans smartphone. Pour Daisy Greenwell, journaliste et mère de trois enfants, tout a commencé par une conversation banale à la sortie de l’école. Un autre parent lui a confié que son fils de 11 ans possédait déjà un téléphone, tout comme un tiers de ses camarades de classe. Cette révélation a profondément effrayé Daisy.

Elle a exprimé ses craintes sur Instagram, expliquant qu’elle ne voulait pas donner à ses enfants un appareil qui pourrait nuire à leur santé mentale et les rendre dépendants. Cependant, elle reconnaissait également la pression énorme à laquelle elle serait confrontée si tous les autres enfants de la classe avaient déjà un téléphone, compromettant ainsi l’idée d’une enfance sans smartphone.

Face au harcèlement en ligne, des parents se sont unis pour protéger leurs petits des écrans

Son post Instagram a rapidement suscité de nombreuses réactions de parents partageant les mêmes inquiétudes et désireux de préserver une enfance sans smartphone pour leurs enfants. Ils craignaient tous que l’accès précoce aux téléphones portables expose leurs enfants au harcèlement en ligne, à la pression sociale, à des contenus inappropriés et même à des prédateurs, perturbant ainsi leur enfance sans smartphone.

Face à cette situation, Daisy et son amie Clare Reynolds ont décidé de lancer une campagne intitulée “Parents United for a Smartphone Free Childhood” (Parents unis pour une enfance sans smartphone). Leur initiative visait à rassembler des parents désireux de protéger leurs enfants des effets potentiellement néfastes des téléphones et de promouvoir une enfance sans smartphone.

L’accès précoce au téléphone portable impacte la santé mentale selon les études

Les études et les témoignages de parents n’ont fait qu’intensifier les inquiétudes et renforcer la conviction qu’une enfance sans smartphone est préférable. Daisy a été particulièrement choquée par une étude montrant que plus un enfant reçoit un téléphone tôt, plus sa santé mentale risque de souffrir par la suite. Malgré cela, de nombreux parents se sentent impuissants à refuser cet appareil à leurs enfants, malgré leurs inquiétudes légitimes et leur désir de maintenir une enfance sans smartphone.

Damian Hinds, le secrétaire d’État britannique à l’Éducation, a révélé devant une commission parlementaire à la mi-mars que presque tous les élèves possèdent désormais un téléphone portable vers 11 ou 12 ans. Il a expliqué que cela semblait devenir un “rite de passage” pour les enfants, certains en ayant même un bien plus tôt.

Un livre publié au Royaume-Uni a révélé les mêmes impacts sur le bien-être des enfants

Les mêmes angoisses des parents se retrouvent dans le livre du psychologue américain Jonathan Haidt, “The Anxious Generation”, récemment publié au Royaume-Uni. Jonathan Haidt y explique que la “transformation complète de l’enfance qui a eu lieu entre 2010 et 2015” avec l’essor des smartphones a conduit à un “grand remodelage de l’enfance sans smartphone”. Selon lui, l’augmentation des maladies mentales chez les jeunes est étroitement liée à la présence omniprésente des smartphones, à la surveillance constante des jeunes par les adultes et à la perte d’une certaine liberté, perturbant ainsi l’idée d’une enfance sans smartphone.

Il observe que jusqu’en 2013, les choses allaient de mieux en mieux en matière de santé mentale, puis tout s’est dégradé. Pour lui, il est crucial de retirer les smartphones de la vie des enfants pour préserver une enfance sans smartphone. Il préconise d’interdire les téléphones avant l’âge de 14 ans et les réseaux sociaux avant 16 ans pour favoriser une enfance sans smartphone.

De WhatsApp aux groupes régionaux : Daisy Greenwell a créé un effet boule de neige grâce à son post

Après avoir lancé le débat sur les réseaux sociaux, Daisy Greenwell a créé un groupe WhatsApp pour rassembler des parents qui partagent son désir d’une enfance sans smartphone. Ce groupe a rapidement attiré de nombreux parents, tous soulagés de découvrir qu’ils n’étaient pas seuls à vouloir préserver une enfance sans smartphone pour leurs enfants. Daisy a observé un véritable “effet boule de neige” avec de plus en plus de parents rejoignant le mouvement.

Avec le soutien de Clare Reynolds, Daisy a stimulé la création de groupes régionaux axés sur la promotion d’une enfance sans smartphone. Des groupes de travail, composés de personnes ayant une expertise sur la question, comme des chefs d’établissement, ont également été mis en place pour soutenir cette initiative.

La force du collectif : comment résister aux conséquences de la pression numérique ?

Jonathan Haidt souligne également l’importance pour les parents d’agir ensemble pour résister aux demandes de leurs enfants. Il reconnaît que c’est difficile quand un enfant se sent exclu de son groupe d’amis parce qu’il est le seul à ne pas avoir de téléphone, mais il insiste sur le fait que si les parents s’unissent pour promouvoir une enfance sans smartphone, cela deviendra beaucoup plus facile pour leurs enfants.

Il admet que ces décisions sont difficiles à prendre en tant que parent, mais il est convaincu que si une grande partie des parents s’engagent à promouvoir une enfance sans smartphone, cela facilitera grandement la vie de leurs enfants et contribuera à une meilleure santé mentale pour cette génération.

Pour suivre les dernières recherches sur l’impact des écrans sur les jeunes, suivez-nous sur X (anciennement Twitter). Avec ETX/DailyUp           

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